
Rencontrée à Douala, en marge de la 6èmeconférence de la COACIC, la présidente du Parti des Démocrates Chrétiens (PDCH), prône ici la mise sur pied d’une monnaie africaine. Dans la foulée, elle dénonce la corruption qui mine l’administration camerounaise et pense sans ambages, qu’il faut une renaissance de la classe dirigeante.
Vous venez d’assister à la 6ème conférence de la Coalition Citoyenne pour le Cameroun (COACIC). Quelle appréciation ?
Nous constatons que cette plate-forme est porteuse pour l’avenir politique de notre pays. Il est question ici, de défendre les biens du peuple, pillés par le RDPC, parti au pouvoir. La COACIC fait son petit chemin, et nous espérons qu’avec toutes ces forces qui se mettent en place, le peuple sera rétabli dans ses droits.
Le PDCH, votre parti est quasiment nouveau sur la scène politique au Cameroun. Peut-on en savoir plus sur ce mouvement d’opposition ?
(Rires). Effectivement. Le Parti des Démocrates Chrétiens (PDCH), a été créé en août 2014, sous la décision du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Il a pour objectif de défendre les opprimés, plus principalement les pauvres. Nous constatons que cette catégorie de la population, majoritaire, n’est toujours pas représentée dans la sphère décisionnelle de notre pays.
Pour cela, nous venons leur défendre et porter plus haut leurs doléances. Au quotidien, nous menons une lutte ardue contre la corruption, les détournements des deniers publics,…
Avec une multitude de partis politique que regorge le Cameroun, que peut-on réellement attendre de vous ?
Nous prônons la renaissance, parce que le peuple camerounais n’avait plus foi en la politique. Aujourd’hui, nous comprenons qu’il faut que le peuple tel un phœnix renaisse de ses cendres. Que ce peuple accorde encore un capital crédit aux partis politiques. Dans l’ensemble de nos formations politiques, chacun lutte pour ses intérêts et non celui du peuple. Notre leitmotiv, est celui du peuple.
Depuis août 2014, vous avez l’impression que le message passe véritablement ?
Les gens adhèrent déjà fortement à notre initiative, principalement à l’Ouest de notre pays où est le siège de notre formation politique. De ce côté, nous menons une lutte sans merci contre les détournements des biens publics. Nous travaillons aussi avec la Conac pour détecter les détourneurs.
Globalement, qu’elle est la lecture que vous faites de la situation sociopolitique de notre pays ?
Actuellement, tout est mal partir pour notre pays, car la plus grande gangrène qu’est la corruption a fait sa place et règne en maitre. Si cela peut-être éradiqué, nous pouvons aller sur des nouvelles bases. Pour cela, il convient de changer de système et mettre sur pied une vision nouvelle qui pourra venir avec des nouveaux programmes, car le peuple mérite plus.
Vous prônez également le panafricanisme. Quelle est votre position sur ce sujet ?
Nous sommes pour l’unité de l’Afrique. Cependant, en tant que panafricaniste, il y a des fondamentaux. Nous ne pouvons pas parler du panafricanisme dans un univers où chacun a son Smig. Il faut une harmonisation, pour avoir une vision commune.
Et le Franc CFA ?
Il faut tuer le Franc Cfa. Nous prônons la monnaie unique en Afrique, et si cela tarde à venir le Cameroun devrait avoir sa propre monnaie.